
Née en 1958 à Schweinfurt en Allemagne, Ulrike Vidalain est diplômée en Pédagogie Sociale; Art en Thérapie et Psychopédagogie et accompagnement de personnes en deuil.
Elle partage son temps de travail entre trois activités:
la création artistique, la formation artistique et professionelle et la thérapie à médiation artistique.
Son oeuvre se nourrit de son expérience personnelle et s’exprime d’une manière autobiographique.
Depuis vingt ans elle poursuit une recherche plastique concernant le lien, les liens.
Ulrike Vidalain exprime à travers des poèmes visuels son cheminement introspectif, méditatif et émotionnel. Elle fait souvent appel à des images symboles, des thèmes récurrents qui parlent à tout le monde : comme la vie, la mort, lien invisible et pourtant palpable entre toutes choses.
Elle expose depuis les années 1990 en France et à l’étranger, et vit une partie de l'année aux portes de la Normandie à Vernon et l'autre partie dans le sud de la France en Ardèche méridionale.
« Ulrike Vidalain crée comme elle pense, en levant les barrières entre techniques et disciplines, en croisant les références et les matériaux. Résolument moderne sa pratique artistique reste profondément ancrée dans la tradition par les interrogations qu’elle soulève et les références culturelles qu’elle mobilise.»
Déborah Copel, conservatrice du Musée de Vernon pour l’exposition
« Cadavres exquis-continuum », 2009
"[...] Son travail s’inscrit dans une thématique de la « résilience » - terme qui en physique mesure la résistance au choc, et peut s’entendre ici au propre comme au figuré - et de l’intervention artistique comme acte de réparation.
C’est ainsi qu’elle magnifie des branches plus ou moins importantes d’essences diverses, redressées, et marquées d’entailles profondes, de biffures, de surfaces et de motifs soulignés de noir (peintre, Ulrike Vidalain pratique aussi la gravure), ou que, à l’occasion d’un symposium à Beyrouth, elle choisit d’intervenir sur un eucalyptus en partie calciné par un obus.
Elle s’intéresse encore aux « inscriptions » laissées sur le bois par les xylophages, qu’elle rapproche des fausses écritures cryptées qu’elle-même réalise, par exemple pour un Jardin secret, sorte de reliquaire profane construit autour de la forme froissée, couleur d’or, d’une couverture de survie, objet symbolique s’il en est.
Dénudées, lissées et poncées, les branches qui constituent l’armature des Ailes de… proviennent d’un grand thuya abattu par la tempête. Elles sont ensuite assemblées, dans le respect de leurs courbes naturelles, par des bandes de gaze, en quelque sorte pansées, et reliées par un réseau de fils (« le lien » : encore un mot déterminant pour l’artiste qui associe liaison et pulsion de vie). Sur cette trame s’élabore une dentelle de gouttelettes de colle et d’éléments végétaux qu’elle a recueillis, se définissant volontiers comme une « glaneuse ». Les feuilles, décolorées par un bain de soude, y apparaissent aussi blanches que les monnaies du pape.
D’une apparente fragilité, mais résistantes au vent, les Ailes de… sont réunies sous les feuillages en une flottille immatérielle où vient jouer la lumière tamisée.
'Faire du léger avec du lourd, dit Ulrike Vidalain, du transparent avec de l’opaque, bref réunir les contraires et tenter de faire revivre ce qui est mort'."
Colette Garraud, historienne d’art pour l’exposition
« Plantations », Abbaye de Jumièges 2003
D’une richesse étonnante, « Résonances 3+1 » est un hymne magnifique à la filiation.
Frédérique Paumier-Moch
Galerie 2.13pm
